Du Dinky à la Firestone Library. L’Université de Princeton, premier regard
« Avant le 18 octobre 2024, je n’avais jamais imaginé que les arbres en automne pourraient afficher des couleurs aussi variées et lumineuses. J’ignorais également que des arbres d’une même espèce peuvent traduire la transition de l’été à l’automne avec des nuances si distinctes et magnifiques. Par exemple, des chênes rouges regroupés dans un même espace peuvent révéler un dégradé de jaune, marron, orange, vert clair et rouge, chacun exprimant cette palette d’une manière unique. Tout laisse à penser que les arbres de cette partie du continent américain respectent jalousement leur singularité et refusent de ressembler à leurs voisins, revendiquant ainsi une identité propre et unique avant que l’hiver n’emporte avec eux toutes leurs couleurs, toute leur singularité.
Depuis Manhattan, j’ai pris le train direction Princeton pour me diriger à l’Université qui porte le même nom. À mon arrivée dans cette ville j’ai été surprise par le deuxième transport qu’il me fallait prendre : le Dinky, un tout petit train qui t’approche du centre-ville. Je suis partie de l’état de New Jersey pour visiter et connaître l’offre postdoctorale du Program of Latin American Studies (PLAS) de l’Université de Princeton. En travaillant en partie sur l’Amérique Latine et en étant moi-même mexicaine, j’aspire à poursuivre mes recherches en Amérique du Nord, à la poursuite du American Dream dans le domaine académique, après six ans d’études en France. Je connaissais la réputation de cette université de l’Ivy League, mais j’étais loin d’imaginer la façon dont son renom se manifeste dans le quotidien de cette institution, dans ses programmes, dans son corps académique, ainsi que dans l’architecture.
Durant les cinq nuits que je suis restée là-bas, j’ai eu la possibilité de discuter avec Gabriela Nouzeilles, directrice du PLAS, à qui j’ai pu parler de mes recherches, ainsi que du sujet que je souhaite développer pour le post-doctorat. Elle, à son tour, m’a expliqué en quoi consiste le programme, ainsi que ce qui est important à prendre en compte au moment de candidater. Nouzeilles m’a également parlé du travail effectué par des étudiants qui font partie tant du programme doctoral comme postdoctoral et qui travaillent sur des sujets proches au miens, c’est notamment le cas du doctorant salvadorien Alan Marcelo Henríquez Chavez qui travaille sur les guérillas et procès de paix en Colombie et au Mozambique. Elle m’a fortement encouragé à les contacter pour qu’ils continuent à me conseiller au moment de candidater. J’ai également eu l’opportunité d’échanger avec la post-doctorante colombienne Isabella Vergara qui m’a montré les installations du PLAS, qui m’a parlé de ce que le programme attend de nous en tant que chercheuses, de ce que le jury considère important dans les candidatures et de ce qu’il faut attendre de la communauté académique.
Pendant mon séjour, j’ai eu la chance d’assister à un colloque organisé par le professeur Eduardo Cadava, commémorant les 20 ans de la disparition du philosophe français Jacques Derrida, dont l’œuvre est au cœur de ma thèse. Cet événement a été crucial pour me présenter à Cadava, rencontrer d’autres membres du PLAS et d’autres départements, ainsi que pour échanger avec des chercheurs d’autres universités américaines.
La cerise sur le gâteau fût notre visite à la Bibliothèque Firestone, qui abrite des archives uniques au monde, dont la bibliothèque personnelle de Derrida, dans un cadre architectural qui invite à rêver.
Pour finir, je tiens à remercier D-Fi USA pour la bourse octroyée, l’opportunité que vous m’avez offerte est inestimable, car elle me donnera sans doute plus de chances pour la suite de ma carrière académique. »
María Bacilio. (École Normale Supérieure de Paris-PSL · Département de philosophie)
Retrouver la vidéo de vulgarisation de María ici.